L’édition 2025 du salon parisien VivaTech a connu la forte participation de 13 500 startups issues de 120 pays, 3 200 investisseurs et plus de 165 000 visiteurs. Elle a placé la technologie africaine au centre des débats comme une force considérable de l’innovation mondiale.
Avec une vingtaine de startups par pays, la présence accrue des joyaux de l’Afrique de l’Ouest démontre à suffisance que le hub technologique africain connaît une structuration plus accélérée, avec à la clé une capacité à développer des solutions novatrices adaptées aux différents défis régionaux, avec une visée sur les marchés internationaux.
Il est clair que l’écosystème technologique africain, autrefois sous-financé et fractionné, affiche fière allure, synonyme d’ambition et d’une maturité acquise. Cette transformation aiguise l’intérêt des investisseurs américains et européens.
L’AfricaTech a été valorisée grâce au panel dont le thème était intitulé « Durabilité et Innovation : l’Afrique invente ses propres modèles », animé par Christ Anderson Ahoua Boua d’EDF Pulse Africa, Sophie Tall de La Ruche Health et le Pr Étienne Krieger d’HEC Paris.
Au terme des échanges de ce panel, le constat est fort et palpable : l’Afrique ne fait plus qu’adapter les innovations étrangères, désormais elle en crée de nouvelles, le plus souvent avec une économie qui s’avère être un atout stratégique.
C’est le cas de quelques innovations qui se veulent prometteuses. Tout d’abord, Maket, Beezee et Quitus, qui explorent respectivement l’économie circulaire, la FinTech et l’EdTech avec des modèles durables et inclusifs. Ensuite, NeoFarm, qui s’adonne à transformer les déchets organiques en engrais et en protéines, répond aux enjeux environnementaux et alimentaires. Enfin, Limawa, qui révolutionne la chaîne du froid grâce à sa congélation solaire mobile, étant trois fois moins chère que les solutions standards.
L’école de commerce française HEC est considérée comme l’incubateur de cette transformation et montée en puissance de l’Afrique. Il y a 35 ans, elle a lancé son programme Challenge+ en France, puis ce dernier a été développé en 2021 à Abidjan, puis en 2023 à Dakar.
Grâce à sa volonté d’accompagner une nouvelle génération d’entrepreneurs Made in Africa, HEC s’est servie du salon parisien VivaTech pour recevoir les fondateurs africains et leur faire découvrir son Centre DeepTech. En chiffres, ledit centre, c’est 600 startups soutenues en 2024 et 16 licornes générées en 5 ans.
Le fait majeur à retenir du salon parisien VivaTech est le changement de statut de l’Afrique. À la place de « Pavillon invité », l’Afrique a occupé une position d’actrice principale des discussions entre les startups et les investisseurs.
La technologie africaine continuera à gagner du terrain dans le monde grâce à des programmes comme EDF Pulse Africa ou Challenge+, qui aident à combler le fossé entre l’accès aux mentors spécialisés et le financement. Pour l’heure, la VivaTech, acte 10, a permis aux investisseurs étrangers de découvrir que l’Afrique est aujourd’hui un laboratoire d’innovations au service des solutions novatrices à faible coût.