En effet, le but recherché par ce projet de loi est de prévenir les grossesses précoces et de permettre un accès aux soins pour les adolescentes.
Health Development Initiative (HDI) est une organisation qui participe aux discussions parlementaires. Cette dernière travaille depuis plusieurs années avec de nombreux acteurs au Rwanda pour une sensibilisation sur les grossesses précoces. Durant les échanges, HDI en profite pour former les coordinateurs sur la santé sexuelle et reproductive, sans oublier les dangers liés aux grossesses précoces.
« Les coordinateurs sont quotidiennement avec les adolescents en dehors du système scolaire. La jeunesse va plus facilement dans les centres de jeunesse que dans les centres de santé, sous le poids d’une peur d’être stigmatisée. De surcroît, aller dans un centre de jeunesse n’éveille pas les soupçons », indique la conseillère de HDI, Diana Keza.
Face à la montée en puissance du phénomène, il est impératif de trouver des solutions.
« En 2024, plus de 22 000 filles âgées entre 15 et 19 ans ont accouché, et l’on voit que les chiffres augmentent. L’activité sexuelle devient de plus en plus précoce. Pour freiner cette tendance, il est important de donner des informations et d’offrir des services pour que les adolescents puissent prendre des décisions informées sur leur santé », propose la responsable politique et plaidoyer, Denise Teta.
En 2022, les députés avaient porté un projet de loi similaire, finalement rejeté pour des raisons religieuses et culturelles. Le projet de loi actuel est soutenu et défendu par le Ministère de la Santé du Rwanda.
L’éducation d’un adolescent passe par l’implication d’un maillon à trois entités : le parent, les enseignants qui représentent l’école et l’enfant lui-même. Si une seule personne du maillon ne joue pas son rôle, l’éducation de l’enfant s’effondre.
Chaque jeune a des besoins individuels, dont le sexe. Il devient nécessaire de subvenir à leurs besoins vitaux et élémentaires pour éviter que ceux-ci ne deviennent des cibles vulnérables. C’est dans ce sens que la responsabilité des parents est mise au centre de l’éducation des adolescents : s’assurer que son enfant détient le strict nécessaire pour éviter qu’il utilise son corps pour subvenir à ses besoins.
Ce projet de loi sur la prévention des grossesses précoces, une fois validé, pourrait susciter un recul du phénomène au Rwanda.