En séjour en France pour des raisons de santé, la Première dame congolaise est rentrée à Brazzaville afin d’éviter de comparaître devant la justice française. Elle est visée par une enquête sur les biens mal acquis et est accusée de blanchiment et de détournement de fonds publics.
Les autorités françaises souhaitent l’interroger dans le cadre de l’achat d’un appartement luxueux situé avenue Niel, à Paris, en 2007. Ce bien aurait été payé par l’ancien président gabonais Omar Bongo, alors en fonction. Selon la justice française, l’appartement aurait été acquis via une société servant à dissimuler des opérations financières.
Les possibles retombées de cette situation complexe
Antoinette Sassou-Nguesso a été convoquée comme témoin assisté par le juge d’instruction Serge Tournaire. Toutefois, Brazzaville a confié sa défense à l’avocat parisien Luc Brossollet.
Cependant, son départ précipité de Paris pourrait provoquer des tensions entre la France et le Congo, voire aboutir à l’émission d’un mandat d’arrêt contre elle.
Face à cette situation, le gouvernement congolais invoque l’immunité diplomatique dont bénéficie la Première dame pour justifier son départ. De plus, le président Denis Sassou-Nguesso envisage d’envoyer des diplomates à Paris afin d’obtenir des clarifications. Devant effectuer une visite en France le 26 mars 2025, le chef de l’État congolais n’exclut pas une possible annulation de son déplacement.
Entre 2005 et 2013, les magistrats français ont identifié environ 25 millions d’euros d’investissements immobiliers dont les sources sont jugées illicites. L’enquête en cours pourrait entraîner d’autres convocations de proches du président congolais.
Le Congo et la France sont, entre autres, deux nations alliées. Cette situation délicate soulève des enjeux diplomatiques et juridiques entre les deux pays. Il serait donc opportun de privilégier la voie de l’apaisement diplomatique afin de préserver les relations et les intérêts communs.
Par Ghislain EDJOGO