Tout a commencé la veille, le 3 décembre 2024, par une allocution surprise du président Yoon Suk Yeol à la télévision : «Pour protéger la Corée du Sud libérale des menaces posées par les forces communistes nord-coréennes et éliminer les éléments hostiles à l’État […] je déclare la loi martiale d’urgence». Et de poursuivre : «Grâce à cette loi martiale, je reconstruirai et protégerai la République de Corée libre, qui s’enfonce dans les profondeurs de la ruine nationale. Il s’agit d’une mesure inévitable pour protéger les libertés et la sécurité du peuple, ainsi que pour assurer la pérennité et la sécurité de la nation contre les forces antiétatiques qui tentent de renverser notre système».
Cette annonce avait suscité inquiétude et désapprobation dans le monde, notamment des États-Unis, principal allié de Séoul face à la Corée du Nord et à la Chine. Le Parlement sud-coréen, dominé par l’opposition, avait voté la levée de la loi martiale, s’opposant frontalement au président, sous la pression des militaires et soutenu par des manifestants qui clamaient : «Arrêtez Yoon Suk Yeol!». Face à cette mobilisation de l’opposition, le président a décidé de faire machine arrière au petit matin du 4 décembre 2024 et a annoncé le retrait de l’armée.
«Il y a eu une demande de l’Assemblée nationale pour lever l’état d’urgence, et nous avons procédé au retrait des militaires qui avaient été déployés pour les opérations de loi martiale», a déclaré Yoon Suk Yeol. «Nous allons accéder à la requête de l’Assemblée nationale et lever la loi martiale lors d’une réunion du gouvernement », a-t-il ajouté, suscitant aussitôt des cris de joie des manifestants réunis devant le Parlement.
L’imposition de la loi martiale, impliquait la suspension de la vie politique et la mise sous scellés du Parlement. Quelque 190 députés étaient parvenus à entrer dans l’Assemblée nationale, après en avoir été brièvement empêchés par des soldats qui avaient fini par quitter les lieux. Les élus ont ensuite voté à l’unanimité en faveur d’une motion bloquant l’application de la loi martiale et appelé à sa levée.