Alors que la croissance moyenne dans l’espace Cedeao était estimée à 3,5% de son PIB avant 2020, la sous-région ouest-africaine a enregistré une contraction de son PIB de 2% l’année dernière en raison de la pandémie. C’est ce qu’a relevé Jean-Claude Kassi Brou, Président de la Commission des Etats d’Afrique de l’Ouest.
«Nous espérons un retournement de situation en 2021, mais toute projection de croissance économique cette année dépend du succès des programmes de vaccination en cours dans presque tous les pays membres», a averti l’ancien ministre ivoirien, Kassi Brou.
Il s’est néanmoins dit optimiste quant au fait que ces campagnes de vaccination contribueront à contenir la pandémie dans la sous-région pour faire place à une normalisation des activités socio-économiques. A ses yeux, le secteur privé a été durement touché et de nombreux pays ont dû renflouer divers secteurs pour éviter leur effondrement.
Kassi Brou a promis pour ce faire que l’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS) travaillera avec les ministres de la Santé de tous les pays membres pour renforcer leurs systèmes de santé, former davantage de personnels de santé, mettre en place des mécanismes de détection précoce des menaces et faire face à celles-ci de manière efficace.
«Nous devons également investir dans la recherche afin de pouvoir découvrir des vaccins ici, les développer et les produire. Bien que chaque pays puisse faire cela de son côté, l’efficacité est plus grande lorsque nous le faisons collectivement, car les virus ne connaissent pas de frontières», s’est voulu mobilisateur Kassi Brou.
Le Nigeria fait office dans la CEDEAO (selon le CDC Africa) du pays qui a le plus vacciné contre la Covid-19 depuis le début de l’année 2021. Il partage le trio gagnant sur le sujet sur le continent avec le Maroc et l’Ethiopie.
L’intégration productive au rendez-vous malgré la pandémie
La CEDEAO affiche un score moyen modéré de 0,425 selon l’ONG Integrate Africa, mais la faiblesse de son score en matière d’intégration productive donne à penser que de grandes améliorations seraient possibles si les investissements futurs sont axés sur la mise en place de capacités productives complémentaires. Les pays de la CEDEAO affichent leur meilleure performance en matière de libre circulation des personnes, témoignage d’une vision et de son accomplissement : la vision étant l’aspiration de la CEDEAO à créer une région sans frontières, et son accomplissement qui s’illustre par les politiques d’ouverture des membres de la CEDEAO en matière de visa. Cela étant, seuls trois pays, le Burkina Faso, le Mali et le Togo – ont adhéré au Protocole (de Kigali) sur la libre circulation des personnes. Le score moyen de la CEDEAO est tiré vers le bas par la quasi-absence d’intégration productive pour sept des quinze pays membres de cette communauté. Le score du plus performant de ce groupe (Mali) n’est que de 0,101, tandis que le plus faible (Niger) a un score de zéro. La performance des pays les plus intégrés de la CEDEAO n’est pas suffisante pour compenser cet état de fait : le meilleur élève, la Côte d’Ivoire, affiche un score respectable de 0,718, mais son suivant, le Nigeria, n’a qu’un score de 0,540 et le troisième, le Sénégal, obtient 0,388. La solution réside peut-être en partie dans l’augmentation des exportations et importations de biens intermédiaires. La performance de la Côte d’Ivoire dans ce domaine est satisfaisante, comme l’est celle du Nigéria, tandis que la Gambie et la Sierra Leone, qui affichent les pires performances en la matière, ont de très mauvais résultats.