Le 1er octobre, à l’issue de la défaite 3-2 contre le club de la ville voisine, Persebaya Surabay, les supporters de l’équipe locale d’Arema FC ont pénétré sur la pelouse du stade Kanjuruhan, à Malang, à l’est de l’île de Java. Pour disperser la foule, les forces de sécurité ont fait usage de la force, utilisant notamment des gaz lacrymogènes, ce qui a provoqué une gigantesque bousculade. Selon un bilan, revu à la baisse, au moins 131 personnes, dont 32 enfants, ont perdu la vie et 323 autres ont été blessées.
« Des mesures doivent être prises » contre les personnes « qui ont perpétré les crimes », a tancé, le 3 octobre, le ministre en charge de la Sécurité, Mahfud MD. « Nous demandons à la police nationale d’identifier et de trouver les auteurs des crimes dans les prochains jours », a-t-il exigé dans une déclaration télédiffusée. Dans le même temps, le président Joko Widodo a annoncé, outre des compensations financières (50 000 millions de roupies, soit 3 200 dollars) pour chaque victime décédée, l’ouverture d’une enquête sur ce mouvement de foule meurtrier.
Cette catastrophe est « une tragédie au-delà de l’imaginable », a déclaré le président de la Fédération internationale de football association (FIFA), Gianni Infantino. Le secrétaire général de l’Association nationale de football (PSSI), Yunus Yussi, a indiqué avoir communiqué avec la FIFA sur cet incident dramatique, espérant éviter des sanctions de l’organe international. La FIFA interdit en effet dans ses recommandations d’utiliser du gaz lacrymogène pour le contrôle de la foule sur le terrain. L’Indonésie doit accueillir l’an prochain la Coupe du Monde U-20 dans plusieurs stades du pays, mais celui de Malang n’en fait pas partie. En Indonésie, certains matchs sont si tendus que les joueurs des équipes de haut niveau doivent s’y rendre sous haute protection. Le drame du 1er octobre est l’un des plus meurtriers de l’histoire du football.
En 1989, un mouvement de foule au stade de Hillsborough en Grande-Bretagne avait causé la mort de 97 fans de Liverpool et en 2012, le stade de Port Said en Egypte avait connu une autre tragédie avec 74 morts. En 1964, 320 personnes étaient mortes et plus d’un millier blessées lors d’un mouvement de foule au stade national de Lima au cours d’un match de qualification entre le Pérou et l’Argentine.