Au cours de l’audience précédente, les 30 avocats de la défense représentants les 17 accusés lors du procès sur l’assassinat de Martinez Zogo ont demandé qu’il leur soit transmis l’intégralité du dossier d’instruction. Ce 6 mai 2024, le troisième acte de ce procès s’est ouvert au Tribunal militaire de Yaoundé par une très forte décision des juges. Ils ont déclaré l’État du Cameroun, représenté par la direction générale de la Recherche extérieure (DGRE), civilement responsable de tout ce qui est arrivé à l’animateur et ancien directeur de la radio Amplitude FM. Autrement dit, la DGRE réparera les préjudices nés des actes attribués à ses hommes si ces derniers étaient déclarés coupables.
Cette responsabilité de la DGRE ne plaît pas du tout aux conseils de Jean Pierre Amougou Belinga et de Maxime Eko Eko. Au cours du précédent procès, ils ont tout simplement contesté la présence des avocats de la DGRE, Me Assira Claude et de Me Whyly Nikefack, et surtout leur présence comme partie ayant subi des préjudices dans l’enlèvement de Martinez Zogo. Autre fait marquant de l’audience du 6 mai 2024, l’évocation de la liste des témoins.
Dans cette liste figurent tous les membres de la commission mixte police-gendarmerie mise en place par le chef de l’État pour mener les enquêtes après la découverte des restes de Martinez Zogo. Y figurent également plusieurs responsables de la DGRE, des journalistes, dont Xavier Messe et Zéphirin Koloko. L’évocation de deux membres du gouvernement a créé une vive émotion dans la salle d’audience du Tribunal militaire de Yaoundé. Laurent Esso, ministre d’État, ministre de la Justice; et Ferdinand Ngoh Ngoh, ministre d’État, secrétaire général de la présidence de la République; sont parmi les témoins. Les débats se poursuivront le 27 mai 2024.