Interrogé lundi dernier par nos confrères de la télévision & radio publique (Crtv), le directeur général de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), a dévoilé le montant de cotisation mensuelle à verser par chaque employeur d’un personnel domestique pour sa couverture sociale. Alain Noël Olivier Mekulu Mvondo le fixe à 7000 FCFA.
Selon le DG de la CNPS, ce montant forfaitaire devrait permettre d’assurer la couverture sociale des employés de maison, qui ne sont pas immatriculés pour la plupart et restent inconnus du fonds public de pension du Cameroun.
Après le mois de septembre 2022, la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) promet d’organiser des contrôles pour s’assurer de l’immatriculation et du paiement des cotisations sociales des personnels domestiques, apprend-on d’un communiqué de l’organisme. La CNPS promet même des « redressements conséquents (…), en application stricte et rigoureuse de l’ensemble des mesures prévues par les textes en vigueur ». Mais elle n’indique pas comment ces contrôles seront effectués pour être efficaces.
Selon l’organisme, l’immatriculation et le paiement des cotisations sociales est une obligation légale, sociale et morale à l’égard de ces modestes personnes employées dans les maisons. Elle vise à sauvegarder leurs droits, notamment pour le bénéfice des prestations sociales servies par la CNPS (allocations familiales, prise en charge des maladies professionnelles et accidents du travail, pensions de retraite…). Cette immatriculation « peut se faire, soit auprès de tout centre de prévoyance sociale, soit directement en ligne sur le site web www.cnps.cm », apprend-on.
Au Cameroun, les employés de maison sont rarement immatriculés et donc ne bénéficient pas d’une couverture sociale. Une situation que dénonce souvent le Réseau national des associations d’appui aux travailleurs domestiques (Renatrad). Pour contraindre les employeurs à s’acquitter de cette obligation légale, la CNPS annonce après le mois de septembre courant, des contrôles et des redressements dans des domiciles.
Rappelons que l’immatriculation et le paiement des cotisations sociales est une obligation légale, sociale et morale à l’égard des employés. Elle vise à sauvegarder leurs droits, notamment pour le bénéfice des prestations sociales servies par la CNPS, telles les allocations familiales, prise en charge des maladies professionnelles et accidents du travail, pensions de retraite.
Au Cameroun, pays d’Afrique centrale, le travail domestique s’effectue généralement dans des conditions précaires. Des salaires dérisoires, parfois en deçà du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (Smig), en violation de certains droits, entre autres, le reversement des cotisations à la Cnps (objet dudit communiqué), les repos hebdomadaires ou les congés annuels. Face à cette situation déplorable, l’organisme en charge de la protection sociale des travailleurs du secteur privé et assimilés et des travailleurs indépendants au Cameroun a pris le taureau par les cornes. Du coup, l’on a la faiblesse de s’interroger sur la réussite de cette vaste opération salutaire. Au rang des difficultés sur le terrain, envisagent des observateurs avertis, figurent en bonne place le risque pour certains domestiques de perdre leurs jobs en se livrant à la dénonciation de leurs patrons défaillants, l’absence des contrats de travail pour la plupart d’entre eux.