Maître Atomo Ribenga de son vrai Marcelin Eyene Abaga a marqué les gabonais lorsqu’au début des années 1990, il défend publiquement le Bwiti, ce rite initiatique sacré le plus pratiqué au Gabon. Il consiste à soigner en invoquant les esprits au cours des cérémonies de danse mêlées à de la musique traditionnelle. Ses adeptes passent par une initiation avant de devenir des pratiquants.
« La tradition bwitiste s’articule autour de quatre axes principaux. Vous avez la harpe, vous avez le bois sacré, le temple et les chants sacrés. La manière d’harmonieuse d’utiliser tous ces éléments-là selon des rites bien précis qu’on va appeler la science de la tradition bwitiste », explique Ovono Eyene Simon, fils et disciple d’Atome Ribenga. Le Bwiti était rentrée dans la clandestinité avec l’arrivée des colons. Les administrateurs coloniaux ayant essayé de le faire disparaître en le qualifiant de pratique mystique et diabolique.
Dans les années 1990, Atomo Ribenga se lance dans une véritable vulgarisation de ce rite à travers la télévision nationale. Dans ses apparitions, il invitait les gabonais à ne plus avoir honte du bwiti dont il était le plus grand maître. Face à la grande pénétration du christianisme, le Bwiti était diabolisé et Me Atomo Ribenga était devenu le plus grand défenseur de ce rite initiatique dont les pratiquants forment une sorte de société secrète.
Homme de culture, traditionaliste, Marcelin Eyene Abaga est né à Bitam, dans le Woleu-Ntem, l’une des neuf provinces du pays. Ancien gendarme admis à la retraite en 1994, il a étudié la philosophie et la littérature mystico-spirituelle dans « les écoles de mystères divins européennes et dans les traditions initiatiques africaines particulièrement au sein de la tradition mystico-spirituelle bwitiste gabonaise ». Pendant plus d’une trentaine d’années, en tant que prête bwitiste, il figurait cet homme hautement spirituel, qui a donné une dimension philosophique et intellectuelle au Bwiti. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages consacrés principalement à ce rite.