La première étape du « pèlerinage pénitentiel » du pape François au Canada, le 25 juillet 2022, a eu pour cadre un cimetière. « Je suis affligé. Je demande pardon », a déclaré l’évêque de Rome à Maskwacis. Evoquant une « erreur dévastatrice », il a reconnu la responsabilité de certains membres de l’Eglise dans ce système dans lequel « les enfants ont subi des abus physiques et verbaux, psychologiques et spirituels ». Les paroles du pape ont été accueillies par des applaudissements nourris après la demande de pardon en présence de nombreux survivants et membres des communautés autochtones, Metis et Inuits, qui sont apparus très émus.
Au cœur de ce pèlerinage pénitentiel, le souverain pontife a placé le douloureux chapitre des « écoles résidentielles » pour enfants autochtones, un système d’assimilation culturelle qui a fait au moins 6000 morts entre la fin du XIXe siècle et les années 1990, et créé un traumatisme sur plusieurs générations. Le gouvernement canadien, qui a versé des milliards de dollars en réparation à d’anciens élèves, s’est officiellement excusé il y a 14 ans d’avoir créé ces écoles mises sur pied pour « tuer l’indien dans le cœur de l’enfant ». L’Eglise anglicane avait ensuite fait de même. Mais l’Eglise catholique, en charge de plus de 60% de ces pensionnats, a toujours refusé de le faire. C’est désormais chose faite !