Des installations de la mission des Nations unies (Monusco) à Goma dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) ont été pillées par des manifestants en colère, dix jours après un appel du président du Sénat au départ des Casques bleus. Après avoir barricadé les grandes artères de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, des centaines de manifestants scindés en deux groupes ont pris d’assaut le siège local de la mission onusienne ainsi que sa base logistique située hors du centre de la ville. Au Quartier général de la Monusco, ces manifestants ont brûlé des pneus et des objets en plastique devant le portail puis ont cassé le mur de la clôture. Ils ont ensuite cassé les vitres, les murs et pillé des ordinateurs, des chaises, des tables et des objets de valeur. Des agents de la Monusco présents sur le site ont été évacués à bord de deux hélicoptères.
« Les incidents de Goma sont non seulement inacceptables mais totalement contreproductifs. La Monusco est mandatée par le conseil de sécurité pour accompagner les autorités à protéger les civils. Elle se tient aux côtés des populations et appuie les forces de défense et de sécurité nationales dans leur lutte contre les groupes armés. La Mission appuie aussi les autorités congolaises dans leurs efforts qui visent à restaurer l’autorité de l’Etat », a déclaré Khassim Diagne, représentant spécial adjoint en charge des opérations et chef de mission par intérim, appelant à l’apaisement et à la retenue. Dans son communiqué, il invite les autorités congolaises, les acteurs politiques, la société civile et toutes les forces vives de la RDC à dénoncer ces actes de pillage. Par sûr qu’il sera entendu car, Modeste Bahati, président du Sénat congolais, avait, lors d’un meeting tenu mi-juillet à Goma, demandé à la Monusco de « plier bagages » après 22 ans d’une présence qui n’a pu imposer la paix dans la région.