« Les actes de sabotage de nouvelles politiques publiques que je compte impulser pour le reste de mon quinquennat, ne seront ni tolérés ni impunis. Désormais, la mise en œuvre de mon programme et ceux des gouvernements provinciaux sera suivie et évaluée trimestriellement afin de nous assurer que nos politiques publiques retenues et planifiées dans les différents secteurs de la vie nationale, améliorent les conditions de vie de notre peuple », a averti le président Félix Tshisekedi, le 28 décembre, à l’ouverture de la 7e conférence des gouverneurs des provinces, placée sous le thème : « la gouvernance des provinces dans l’environnement politique actuel : défis et opportunités ».
Le président Félix Tshisekedi a recommandé aux 36 gouverneurs de provinces et aux membres des assemblées provinciales d’orienter leurs choix, actions et surtout leurs décisions dans le sens de l’intérêt des populations de leurs provinces respectives et non pas pour sauvegarder des intérêts individuels, politiques ou sectaires. Appelant à une union sacrée de la nation, il a reconnu que, « le peuple congolais est fatigué des discours politiques. Il tient à la réalisation de son bien-être par une politique volontariste qui tient compte de ses aspirations au progrès social ». Une option en droite ligne avec la rupture annoncée, le 6 décembre, avec la création du poste d’informateur chargé de former une nouvelle majorité au Parlement.
Félix Tshisekedi avait beau être président de la République démocratique du Congo (RDC) depuis deux ans, il avait encore besoin de conquérir le pouvoir. A l’étroit dans la coalition que sa plate-forme Cap pour le changement (CACH) a formée avec le Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila, le chef de l’Etat a décidé de rompre les amarres. Une séparation officialisée dimanche 6 décembre dans un discours destiné à tirer les leçons de l’échec des « consultations nationales ». Au terme de trois semaines, ces consultations ont simplement clarifié les choses : après des mois de tensions, l’accord conclu entre Félix Tshisekedi et Joseph Kabila, son prédécesseur, durant la campagne présidentielle de décembre 2018 n’a décidément plus aucune valeur.
La rupture s’avérera-t-elle payante pour le camp du chef de l’Etat ? Le président Félix Tshisekedi croit en tout cas tenir le bon bout. Rappelant qu’aucun individu ou groupe d’individus ne pourra prendre en otage l’Etat ou les provinces, pour s’en attribuer seul l’exercice du pouvoir d’Etat, et par-delà se permettre de se partager à eux seules toutes les opportunités et autres ressources ainsi générées, il a lancé une belle exhortation en direction des gouverneurs. « Nous nous devons de raffermir notre démocratie, de consolider l’Etat de droit et la bonne gouvernance, de procéder à la relance de la construction des infrastructures publiques de notre pays. Nous devons abandonner les pratiques honteuses de corruption et de détournement des deniers publics qui retiennent le décollage de notre pays », a-t-il recommandé.