Mais 15 ans après sa dernière défaite contre McBride en 2005, il ne revient pas pour redevenir le meilleur. Son retour sera plutôt en exhibition, pour récolter des fonds en faveur des sans-abris et des victimes de la drogue.
Il n’a rien perdu de sa férocité et de sa puissance. La barbe se fait grisonnante, la dent en or qu’il arborait du temps de sa superbe n’est plus là, le tatouage sur le côté gauche de son visage toujours, mais Mike Tyson a bien remis les gants. Pour le prouver, il a posté une vidéo sur son compte Instagram, dans laquelle l’ancien champion du monde des poids lourds fait étalage de coups surpuissants, et qu’il ponctue par un “I’m back“.
Les plus grands fans de boxe ne peuvent que s’émouvoir d’une telle image. Lui, le plus jeune champion du monde des lourds de l’histoire (à 20 ans), celui qui a remporté ses 19 premiers combats professionnels par KO dont 12 lors du 1er round, est une légende du 7e art. Dans les années 80-90, il a tout connu : la gloire, les combats les plus médiatisés, les victoires les plus étincelantes, et le déclin, entre prison (pour viol) et faillite personnelle, sans oublier cette pathétique affaire d’oreille mordue lors d’un combat avec Evander Holyfield en 1997.
En 58 combats, il aura connu la victoire à 50 reprises, dont 44 par KO. Iron Mike était un destructeur, et ceux qui ne l’ont jamais vu peuvent le vérifier sur ces images. Mais pas question, a priori, de remettre les grands face aux meilleurs. Mike Tyson devrait remonter sur un ring pour la bonne cause. Il boxerait en effet pour récolter des fonds en faveur des sans-abris et des victimes de la drogue. “Je fais environ deux heures de cardio, je fais du vélo et du tapis roulant pendant une heure“, a-t-il confié. “Ensuite, je lève des poids, environ 300 ou 250 répétitions. Après, je commence ma journée avec des trucs de boxe. Je frappe dans les mitaines pendant 25-30 minutes. Je dois améliorer ma condition physique.”
Bien loin du côté bling-bling et provocateur qui a parsemé toute sa carrière, Mike Tyson a sous-titré sa vidéo en disant : “Tout est possible si on est intelligent. Entraînez-vous intelligemment. Récupérez intelligemment“. Mais derrière ces propos très apaisants, parmi les has tags qu’il a relayés, se trouve un #stillthebaddestmanontheplanet (“toujours le pire homme de la planète”). “The baddest man on the planet”, c’était aussi l’un de ses surnoms à la grande époque.
Tyson, un nom qui résonne encore
Plus de trente ans après son premier titre mondial, près de quinze ans après son tout dernier combat pro, Mike Tyson peut se vanter d’appartenir à cette poignée de sportifs dont les noms continuent de résonner dans les mémoires quand bien même leur carrière est depuis longtemps terminée. Reste que là où évoquer un Ali, un Jordan ou un Zidane renvoie à une forme d’excellence, pour Tyson c’est un peu tout le contraire.
À avoir atteint le sommet à la vitesse de l’éclair (il ne lui a fallu qu’un an et demi chez les pros et 28 petits combats pour conquérir sa première ceinture mondiale), pour ensuite quitter la scène précipitamment (une défaite surprise contre un quasi journey man, suivie deux ans plus tard d’une incarcération), on en oublierait presque qu’entretemps Mike Tyson est resté champion du monde pendant près de trois ans et demi, un laps de temps durant lequel il a remis à onze reprises son titre en jeu. Si l’on se réfère aux palmarès des plus grands de sa catégorie, c’est tout à fait honorable, et c’est même beaucoup plus que des légendes de l’acabit de Sonny Liston, Joe Frazier, Jack Dempsey ou Rocky Marciano.
Pour être admis au club des légendes du noble art, il ne suffit pas de noircir des lignes statistiques, la forme compte au moins tout autant que le fond. Tyson son truc à lui, c’était d’inspirer la crainte chez ses pairs, à tel point qu’il remportait ses combats bien souvent avant même que la cloche ne retentisse. Démolisseur en chef de sa division, il est celui qui a revitalisé la boxe mondiale sur son seul nom en faisant relever les fans au beau milieu de la nuit pour mater deux minutes d’agressivité.