Combinant amélioration des infrastructures et modernisation des institutions en impliquant étroitement le gouvernement, les institutions et les agriculteurs, le Projet pour la valorisation des investissements dans la vallée de la Bénoué devrait permettre de sécuriser et de mieux gérer les ressources en eau, notamment l’exploitation des infrastructures hydrauliques. Il prévoit la construction et la réhabilitation d’infrastructures d’irrigation et de drainage, la mise sur pied d’un système d’alerte précoce en cas d’inondations, ainsi qu’une assistance technique pour appuyer les institutions. Le projet soutiendra également la production agricole et l’agro-industrie, y compris le nivellement et la préparation des terres, la riziculture mécanisée, l’accès aux intrants et le soutien aux petites et moyennes entreprises. Enfin, il s’attachera à renforcer les capacités de la Mission d’études pour l’aménagement et le développement de la province du Nord (MEADEN), la structure paraétatique en charge de la vallée de la Bénoué.
« L’irrigation est fondamentale pour assurer la sécurité alimentaire dans cette région soudano-sahélienne très fragile et vulnérable aux chocs climatiques », souligne Abdoulaye Seck, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Cameroun. « La dimension sociale est au cœur de ce projet, car le développement de la vallée de la Bénoué favorisera la résilience des communautés vulnérables, en renforçant leurs moyens de subsistance et leur écosystème, tout en leur permettant de s’adapter à l’impact des chocs climatiques. »
L’augmentation de la productivité agricole et hydrique dans la vallée de la Bénoué va profiter aux différents groupes d’agriculteurs de cette région. Les femmes, en particulier, bénéficieront d’un accès accru à la terre, au crédit et à des services de soutien, qui leur permettront de mieux faire face aux défis spécifiques auxquels elles sont confrontées. Au-delà des agriculteurs, le projet aura des effets positifs sur le reste de la population rurale et urbaine de cette région, notamment en matière de sécurité alimentaire, du fait de la baisse des prix des denrées alimentaires que devrait entraîner l’augmentation de la productivité agricole. Il est également question, dans le cadre de ce projet, de soutenir les PME locales, la production agricole et l’agro-industrie, y compris le nivellement et la préparation des terres, la riziculture mécanisée et l’accès aux intrants.
Il faut savoir que l’Association internationale de développement (IDA), une institution de la Banque mondiale fondée en 1960, accorde des dons et des crédits à taux d’intérêt faible ou nul aux pays les plus pauvres afin de les aider à mettre en œuvre des programmes qui stimulent la croissance économique, contribuent à la réduction de la pauvreté et améliorent les conditions de vie des plus démunis. L’IDA figure parmi les principales sources d’aide pour les 1,5 milliard de personnes qui vivent dans les 75 pays les plus pauvres de la planète, dont 39 se trouvent en Afrique. Le volume annuel de ses engagements a représenté en moyenne 18 milliards de dollars au cours des trois dernières années, 54 % de ce montant environ étant destiné à l’Afrique.
En marge, la Banque Mondiale a soutenu l’assurance agricole
Confrontés aux aléas climatiques pour accroitre leurs productivités, les agriculteurs camerounais devront désormais compter sur la banque mondiale pour booster leurs activités agricoles. En effet, l’institution de Bretton Woods via la Société financière internationale (SFI), avait procédé en 2019, au lancement officiel des activités du projet d’assurance agricole indicielle. La SFI avait paraphé, des accords de don d’environ, 270 millions de FCFA avec deux compagnies d’assurance camerounaises, Activa Assurance et AXA Cameroun. Cette initiative vise essentiellement à soutenir les agriculteurs et éleveurs camerounais, notamment ceux évoluant dans les filières coton, maïs, sorgo et bétail, à bénéficier d’une couverture d’assurance abordable. Pour le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Gabriel Mbairobe, « l’assurance indicielle permettra aux agriculteurs d’être moins dépendant des conditions climatiques ». À noter que l’assurance indicielle est basée sur un indice climatique, calculé en fonction de la pluviométrie et d’autres données satellitaires, ou de l’historique des rendements. C’est un instrument privé qui permet aux producteurs de transférer les risques agricoles liés aux variabilités du climat à un assureur. Depuis plusieurs années, la SFI s’est engagée à la mise en œuvre de l’assurance agricole indicielle au Cameroun où plus de 60% de la population travaille dans le secteur agricole qui pèse environ 20% dans le PIB.