« Je déclare solennellement ma candidature à l’élection présidentielle », a annoncé Catherine Samba-Panza lors d’une cérémonie à Bangui, la capitale centrafricaine, organisée par des comités de soutien, soulignant avoir déjà « dirigé ce pays dans des conditions particulièrement difficiles ».
Cette juriste de formation avait été nommée à la présidence en janvier 2014, dans un pays en pleine guerre civile. Première femme à occuper le pouvoir dans ce pays d’Afrique centrale, elle avait cédé sa place à Faustin-Archange Touadéra, vainqueur des élections de mars 2016 et qui devrait briguer un second mandat en décembre.
Car même si le parti au pouvoir n’a pas encore déclaré de candidat, il y a peu de doutes sur l’identité de celui qui représentera le MCU. Le président sortant Faustin-Archange Touadéra devait être investi cette semaine à l’occasion du congrès du parti présidentiel mais il a été finalement repoussé d’un mois. Officiellement, la raison de ce report est l’indisponibilité de Simplice Mathieu Sarandji, le secrétaire général du parti, pour des raisons de santé.
La Présidentielle repoussée ?
Mais en réalité, le MCU jouerait sur le temps car il n’est pas certain de la tenue de la présidentielle à la date prévue du 27 décembre. Une source proche du parti a confié à RFI que des retards ont été accusés dans l’enrôlement des populations et celui des Centrafricains de la diaspora n’a pas encore commencé. L’opposition, elle, dénonce régulièrement ce qu’elle estime être un retard pris sur l’organisation des élections. L’ANE, l’autorité nationale des élections jusqu’à présent, se veut rassurante sur la tenue du délai.
En attendant, plusieurs candidats sont déjà en lice. L’ex-chef de l’État centrafricain François Bozizé a été désigné par son parti. Anicet-Georges Dologuélé, Martin Ziguélé et l’avocat Crépin Mboli-Goumba ont aussi été investis par leurs partis respectifs. La dernière candidature annoncée vendredi, est celle de l’ex-présidente de la transition Catherine Samba-Panza.
Qui est Catherine Samba Panza?
Elle a été présidente de transition en Centrafrique entre janvier 2014 et janvier 2016. Affiliée à aucun parti politique, l’ancienne maire de Bangui a été élue par le Conseil national de transition (CNT) le 20 janvier 2014. Née au Tchad en 1954, avocate de formation, elle a milité au sein de l’association des femmes juristes de Centrafrique. Elle est formatrice en droits de l’homme du programme Afrique d’Amnesty International. En 2003, elle co-préside le dialogue national organisé après le coup d’État de François Bozizé.
Il lui avait été demandé des comptes
L’ancienne présidente de la transition centrafricaine avait jusqu’au 18 octobre 2018 pour donner à la Cour des comptes plus d’éclaircissements « sur la gestion de la deuxième tranche du don angolais » de 10 millions de dollars octroyé à Bangui en mars 2014 somme dont un quart n’est pas rentré dans les caisses de l’État. Pas vraiment satisfait des éléments de réponse fournis par l’ancienne présidente de la transition, le greffier en chef de la Cour lui a envoyé, le 4 octobre 2018, un courrier de relance lui donnant un délai de quinze jours pour se montrer plus loquace. Il pourrait également envisager d’appeler à s’expliquer la fille de CSP, Christelle Sappot, aujourd’hui ambassadrice à Malabo. Cette dernière fut sa secrétaire particulière. Selon nos informations, Catherine Samba-Panza devrait une nouvelle fois répondre à la Cour des comptes, sans toutefois apporter plus de précisions.