Ce sont les Milwaukee Bucks qui ont, le 26 août, lancé un mouvement sans précédent en boycottant leur match de NBA prévu dans la soirée face au Orlando Magic. Par ce geste, l’équipe a exprimé sa colère après la nouvelle affaire de violences policières qui s’est déroulée à Kenosha dans le Wisconsin. Dans la foulée, leur refus de jouer s’est répandu comme une traînée de poudre. Les joueurs des Rockets, du Thunder, des Lakers et des Blazers ont décidé d’en faire de même pour leurs matchs du soir, poussant la ligue nord-américaine de basket à annuler les deux autres rencontres de la nuit. LeBron James, la superstar des Lakers, avait tweeté quelques minutes plus tôt : « Nous demandons le changement. On n’en peut plus ».
Une réunion d’urgence s’est tenue à la suite du boycott des Milwaukee Bucks, impliquant toutes les équipes encore en lice dans les playoffs, qui se déroulent dans la bulle de Disney World, à Orlando (Floride). Coup de théâtre : les deux équipes de basket de Los Angeles, les Lakers de LeBron James et les Clippers, ont voté pour l’abandon de la saison NBA. Il s’agit ni plus ni moins des deux grands rivaux et favoris pour le titre en NBA. Les discussions pour savoir quelle suite donner à la saison se sont poursuivies le 27 août et les franchises ont finalement décidé de reprendre le jeu, à partir du lendemain. La NBA devait de son côté tenir un conseil d’administration, réunissant les dirigeants et propriétaires de franchises, pour « répondre aux préoccupations des joueurs », a-t-elle indiqué. Elle a annoncé le report des trois matches de play-offs prévus jeudi, espérant reprendre dans un avenir très proche.
Les Brewers de Milwaukee, seule équipe du Wisconsin dans la ligue de base-ball, ont emboité le pas aux basketteurs, refusant de jouer contre Cincinnati. Deux autres matchs de base-ball ont ainsi été reportés. Idem pour la WNBA (basket féminin) ou la MLS (la ligue nord-américaine de football), qui ont également annoncé un report de tous les matchs prévus le 26 août. Peu après, ils ont été rejoints par la 10e joueuse mondiale de tennis : la Japonaise Naomi Osaka, qui a créé la stupeur en annonçant qu’elle ne jouerait pas la demi-finale du tournoi de Cincinnati. « En tant que femme noire, j’ai l’impression qu’il y a des questions beaucoup plus importantes qui nécessitent une attention immédiate, plutôt que de me regarder jouer au tennis », a justifié la jeune femme de 22 ans, née de mère japonaise et de père haïtien, et qui a souvent pris la parole ces derniers mois pour dénoncer les injustices raciales.
Trois mois après la mort de George Floyd, le sort de Jacob Blake, qui devrait rester paralysé à vie, a été un choc incommensurable pour les basketteurs. Ils ont décidé de réagir plus fort, soutenus par le candidat démocrate à la présidentielle, Joe Biden, et l’ancien président Barack Obama, qui a félicité les Bucks sur Twitter : « Je loue les joueurs qui défendent ce en quoi ils croient (…) Il faudra que toutes nos institutions défendent nos valeurs ». Après les tirs policiers qui ont grièvement blessé Jacob Blake, un Afro-Américain de 29 ans, les voix ne cessent de condamner cette énième bavure policière. Donald Trump a de son côté accusé la NBA d’être devenue « une organisation politique ».
En pleine campagne électorale, Donald Trump va effectuer un déplacement afin d’envoyer un signal clair à ses électeurs sur son désir d’ordre et de sécurité. Alors que les manifestations aux Etats-Unis contre les violences policières et le racisme se poursuivent, le président va se rendre le 1er septembre à Kenosha où l’Afro-Américain Jacob Blake a été grièvement blessé le 23 août par un policier. Son but sera surtout « d’examiner les dégâts causés par les émeutes » déclenchées par cette affaire, selon la Maison-Blanche. Elle n’a pas indiqué si le président prévoyait de rencontrer la famille de Jacob Blake lors de sa visite à Kenosha. Sur place, trois nuits d’émeutes ont suivi les tirs sur Jacob Blake. Des manifestants en colère ont affronté des policiers et incendié des voitures et des bâtiments.