Application sans faiblesse de la loi, intensification du contrôle des chantiers, identification des bâtiments et des constructions à risque en vue de leur démolition, et organisation de campagnes de sensibilisation sont les principales mesures prescrites le 2 août 2023 par le Premier ministre, chef du gouvernement, Joseph Dion Ngute, lors d’une réunion interministérielle, à la suite de récents effondrements d’immeubles survenus à Douala (une quarantaine de morts et plusieurs blessés) et Ngaoundéré (quatre morts et des blessés).
La principale raison identifiée suite à ces drames est le non-respect de la règlementation en vigueur. Le chef du gouvernement a par conséquent instruit aux différentes parties prenantes, à l’issue des échanges, une application sans faiblesse des textes qui encadrent le processus de construction dans les centres urbains. Il s’agit, entre autres, de la loi du 21 avril 2004 régissant l’urbanisme au Cameroun, du décret du 9 août 2022 fixant les modalités d’exercice de la police municipale et de la circulaire du ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu) du 26 avril 2013 relative à la mise en place des commissions des actes administratifs d’urbanisme et la circulaire du Minhdu du 29 novembre 2011 portant sur les mesures de suivi et de contrôle des chantiers de construction des bâtiments.
L’analyse de ces différents textes démontre que les collectivités territoriales décentralisées ont un rôle majeur à jouer dans le dispositif. À titre d’exemple, ce sont les maires qui délivrent les certificats de conformité des ouvrages. Il dispose également du pouvoir de démolition des murs, bâtiments et édifices quelconques, en cas d’insalubrité ou de risque d’effondrement. Voilà qui explique la présence à ces assises, des maires des villes de Douala et Ngaoundéré. Il s’agit en effet d’exploiter de manière efficiente les dispositions réglementaires en vigueur pour juguler les différentes formes de désordre urbain, dont les constructions anarchiques sur les sites comportant un danger apparent.
Dans les mesures qu’il a prescrites, le Premier ministre demande aussi l’identification des bâtiments et des constructions à risque afin d’initier, le cas échéant, les procédures conduisant à leur démolition pure et simple. Par ailleurs, les contrôles sur le terrain des chantiers dans les villes devront s’intensifier. Ceci, en collaboration avec les services déconcentrés du Minhdu et sous la supervision des autorités administratives.
Le but des campagnes de sensibilisation des populations prescrites par le Premier ministre est d’expliquer aux uns et aux autres leur responsabilité en tant qu’acteurs dans le contrôle des constructions. Cette démarche qui implique les comités de quartiers vise également à développer chez les habitants l’exigence du respect des règles d’urbanisme et de construction, ainsi qu’une culture d’identification des risques et d’alerte précoce des autorités compétentes.