Les présidents iranien Ebrahim Raïssi et kényan William Ruto se sont engagés à renforcer les liens entre leurs deux pays le 12 juillet à Nairobi. C’était la première étape de la première tournée africaine d’un dirigeant iranien depuis onze ans. Ce déplacement intervient alors que Téhéran tente de rompre son isolement diplomatique en trouvant de nouveaux alliés sur la scène internationale. Après son entretien avec William Ruto, Ebrahim Raïssi a qualifié sa visite au Kenya de «tournant dans le développement des relations entre les deux pays», ajoutant que ces discussions avaient reflété leur «détermination» à «étendre leur coopération économique, commerciale, politique et culturelle».
William Ruto a de son côté décrit l’Iran comme «un partenaire stratégique essentiel du Kenya» et annoncé la signature bilatérale de cinq protocoles d’accord dans divers secteurs dont les technologies de l’information, la promotion des investissements et la pêche. «Ces protocoles vont développer et approfondir encore plus nos relations bilatérales pour permettre une croissance et un développement plus soutenus entre nos deux pays», a-t-il ajouté. Le président kenyan a confié que M. Raïssi lui a fait part du projet iranien d’installer une usine dans la ville portuaire de Mombasa (sud) «pour produire un véhicule de fabrication iranienne baptisé Kifaru, qui signifie rhinocéros en kiswahili», la langue nationale du Kenya. Le même jour, Ebrahim Raïssi a ensuite mis le cap sur l’Ouganda.
«L’Occident essaie aujourd’hui de promouvoir l’idée de l’homosexualité et en promouvant l’homosexualité, ils essaient de mettre fin à l’espèce humaine», a déclaré le président Ebrahim Raïssi à l’issue d’un entretien avec le chef de l’État ougandais, Yoweri Museveni. Une déclaration faite en terrain fertile car, le président Museveni a promulgué en mai dernier un texte prévoyant de lourdes peines pour les personnes ayant des relations homosexuelles et faisant la «promotion» de l’homosexualité. Un crime d’«homosexualité aggravée» est passible de mort, une peine qui n’est toutefois plus appliquée depuis des années en Ouganda.
Ebrahim Raïssi a également exprimé son soutien à son homologue ougandais sur un projet de construction d’une raffinerie de pétrole que l’Ouganda entend construire après avoir exploité des gisements dans le lac Albert. Le projet prévoit également la construction d’un oléoduc long de 1 443 kilomètres. «En matière d’énergie et de pétrole en particulier, la République d’Iran est prête à partager ses expériences avec l’Ouganda sur la question de la raffinerie, la question des services techniques et d’ingénierie», a soutenu M. Raïssi. Le lendemain, il a clôturé sa tournée africaine par le Zimbabwe.
Le président iranien Ebrahim Raïssi a atterri le 13 juillet à l’aéroport international Robert Mugabe de Harare où il a été reçu avec tous les honneurs militaires. Il s’est ensuite entretenu avec son homologue zimbabwéen Emmerson Mnangagwa. Les deux dirigeants ont présidé la signature de multiples accords dans les domaines de l’agriculture, des télécommunications, de l’enseignement supérieur, du pétrole et du gaz.
Cette tournée africaine reflète la volonté affichée par Téhéran de multiplier les partenaires politiques et économiques. Ceci dans le but de contourner les sanctions occidentales qui lui sont imposées en raison de son programme nucléaire. À en croire Téhéran, ce rapprochement se fait également sur la base d’une «vision politique commune».