Yaoundé la capitale du Cameroun accueille depuis le 17 juillet 2023, les travaux de la première conférence semestrielle des gouverneurs de région. Les travaux placés sous le thème : «Les défis sécuritaires face à la grande criminalité et au trafic de drogue en milieu scolaire», sont présidés par Atanga Nji Paul, ministre de l’Administration territoriale (Minat). Également présents à ces importantes assises, le délégué général à la Sûreté nationale (Dgsn), Martin Mbarga Nguele ; le secrétaire d’État à la Défense en charge de la Gendarmerie nationale (Sed), Galax Etoga ; et le maire de la ville de Yaoundé, Luc Messi Atangana.
«Au cours du semestre qui s’achève, nous avons pu constater une hausse sensible de la criminalité en zones urbaines et péri-urbaines ; les agressions dans les taxis de ville par de faux passagers qui sont complices de certains chauffeurs véreux sont récurrentes ; les conducteurs des motos-taxis qui agressent et tuent les paisibles citoyens ; ainsi que les assassinats ciblés et les braquages à domicile sont régulièrement signalés (…) Les milieux scolaires sont gangrenés par la montée du trafic des stupéfiants et la consommation des drogues», a déploré Paul Atanga Nji, en ouverture du conclave de Yaoundé.
Poursuivant son propos, le Minat a indiqué que des mesures de sécurité doivent être renforcées dans la lutte contre les fauteurs de troubles à l’ordre public ; la lutte contre la consommation et le trafic des stupéfiants doit être primordiale ; et la vigilance doit être de mise contre des exactions recensées dans les régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l’Extrême-Nord.
Dans son exposé, le Dgsn a fait le point sur les mesures prises pour endiguer l’insécurité. La situation est sous contrôle selon ses propos. On enregistre cependant une montée en puissance de la criminalité urbaine : des vols, des agressions à main armée, à l’arraché et plusieurs autres formes de violence sur les citoyens. Le phénomène de drogue en milieu scolaire et universitaire est grandissant et requiert une attention particulière. Une forte propension à la consommation des stupéfiants par les jeunes engendre des comportements de délinquance. Un phénomène observable dans l’ensemble des dix régions.
Pour le Sed, une dynamique a été engagée par la gendarmerie pour venir à bout des dérives constatées. «Un éveil de conscience doit prévaloir dans la sécurité des uns et autres. S’agissant du phénomène de trafic de drogue, nous devons envisager l’utilisation des vidéos de surveillance mais aussi la formation des personnes à la bonne maîtrise de celle-ci», a analysé Galax Etoga. Concernant spécifiquement les drogues, plusieurs sphères sont sujets à sa consommation. «La drogue est un facteur d’accélération de la criminalité, c’est une réalité qu’il faut combattre. Les besoins sont énormes, l’apport de tous est primordial, l’arsenal judiciaire doit nous accompagner à mettre aux arrêts les dealers. Le travail de sensibilisation doit être fait au niveau des établissements scolaires pour amener les jeunes à se désengager de ces substances. Il faut instaurer la vidéo surveillance dans nos lycées et collèges, et des portiques pour freiner la propagation des drogues», a-t-il recommandé.