Selon le ministère de la Défense, un groupe évalué à près d’une dizaine de sécessionnistes, perfidement vêtus d’uniformes semblables aux tenues militaires et munis d’armes automatiques, a procédé au rassemblement de quelques paisibles citoyens avant d’ouvrir un feu nourri et aveugle sur ceux-ci, touchant mortellement quelques clients paisiblement attablés. «Le bilan provisoire de cet attentat terroriste fait état de dix personnes assassinées et deux grièvement blessées», renseigne le chef de division de la communication au ministère de la Défense.
Informés de la tragédie, les responsables administratifs et forces de défense et de sécurité locaux sont immédiatement descendus sur les lieux pour s’enquérir de la situation et engager des diligences en vue de la prise en charge urgente des blessés, lesquels ont été évacués à l’Hôpital régional de Bamenda. La morgue de cette formation sanitaire a accueilli les corps des personnes exécutées. Alors que des actions de ratissage continuent sur le terrain pour mettre la main sur les assaillants, le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense a transmis les condoléances du chef de l’État, Paul Biya, aux familles des victimes de cette ignoble attaque, ainsi que ses vœux de prompt rétablissement aux blessés.
«L’enquête immédiatement ouverte par les autorités administratives et judiciaires locales et les forces de défense et de sécurité permettra de faire toute la lumière et de préciser les contours de cette attaque terroriste que rien ni aucune cause ne saurait justifier», a tranché le chef de division de la communication au ministère de la Défense. Ce énième assaut qui endeuille la nation intervient alors que le Cameroun se réjouit du retour progressif à la paix dans cette région en proie à l’insécurité armée depuis 2016.
Depuis septembre 2016, les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont le théâtre de revendications sécessionnistes à l’origine d’un conflit meurtrier entre les rebelles séparatistes d’un côté, et l’armée et la police de l’autre. Dans les deux camps et chez les civils, le bilan est déjà lourd. Selon le centre de réflexion International Crisis Group (ICG), le conflit a déjà fait plus de 6 000 morts et forcé plus d’un million de personnes à se déplacer.