En marge de la 15e session de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), le président de la République du Cameroun, Paul Biya, et son homologue de la Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, ont signé dans la soirée du 17 mars 2023 au palais de l’Unité de Yaoundé, un accord pour la coopération dans l’exploitation des champs pétroliers et gaziers transfrontaliers de Yoyo et Yolanda. Cet engagement commun entre les deux chefs d’État est une parfaite illustration de la solidarité et de l’intégration sous régionale.
Le champ Yoyo s’étend sur plus de 679 kilomètres carrés dans le bassin de Douala/Kribi-Campo, au sud du Cameroun, contiguë au champ Yolanda qui appartient au bloc I, en Guinée équatoriale. Les deux zones abritent des réserves de gaz naturel et de condensats de gaz, et partagent une même structure géologique. «Le Cameroun veut plus de fluidité et de marge de manœuvre sur ses infrastructures gazières. Pour se faire, il a sollicité la Guinée équatoriale pour explorer cet accord qui devrait par ailleurs, permettre le développement des infrastructures pour l’acheminement de ce gaz à travers des pipelines. Une délégation de la Société nationale des hydrocarbures (SNH) a récemment séjourné en Guinée équatoriale, à l’effet d’évaluer cette possibilité», a expliqué Adolphe Moudiki, directeur général de la SNH. Il précise qu’à travers cet accord, le Cameroun bénéficiera des nouvelles installations gazières de Punta Europa en Guinée équatoriale pour le traitement de son gaz. Une situation dans laquelle Ntimbane Bomo, avocat inscrit au barreau de Paris et du Cameroun, croit déceler une duperie.
Dans une analyse, Me Ntimbane Bomo essaie de démontrer qu’en signant ledit accord le Chef de l’Etat a spolié les chances de développement du pays. «(…) Concrètement, avec cette convention, le Cameroun a décidé d’acheminer et de traiter sa plus grande réserve de gaz brut dans un hub gazier situé dans les eaux guinéennes, dénommé Punta Europa, appartenant aux américains de Chevron et à la Guinée équatoriale», souligne-t-il. Seule une communication fluide de la SNH pourrait démonter l’argumentaire de cet avocat et lever le doute dans les esprits des uns et des autres.