Le sommet des chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) se tient ce vendredi 17 mars à Yaoundé. Plusieurs points seront évoqués à l’ordre du jour. Mais des sources concordantes indiquent qu’il est certain que les chefs d’État évoquent la situation du gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), Mahamat Abbas Tolli, qui selon plusieurs indiscrétions multiplie les frasques à la tête de l’institution. En effet, la conduite du processus du dernier concours de recrutement des cadres supérieurs de la Banque centrale n’aurait pas été appréciée par le président Paul Biya, président en exercice de la conférence des chefs d’États de la CEMAC, qui aurait instruit le délégué général à la Sûreté nationale (DGSN), Martin Mbarga Nguele, de mener une enquête. Bien avant le président Paul Biya, c’est le président du conseil d’administration (PCA) qui avait entrepris de voir clair sur ce concours.
Hervé Ndoba, PCA de la BEAC a saisi, le 17 août, le président du Comité d’audit de la Banque pour demander l’ouverture d’une enquête sur les agissements du gouverneur. «Vous émettrez un avis motivé des actions, actes, écrits et paroles du gouverneur à travers l’analyse des textes : Convention de l’Union monétaire de l’Afrique centrale, statuts de la BEAC, Code de déontologie de la BEAC, et d’autres textes pertinents que vous devrez identifier, en déterminant s’ils sont conformes ou en contradiction de ces textes», écrivait Hervé Ndoba. Selon lui, le recrutement de 45 cadres supérieurs de la BEAC a été émaillé d’incidents significatifs de nature à altérer la crédibilité de la BEAC.
Instruisant le gouverneur de la BEAC de surseoir, de manière immédiate, à ce processus de recrutement, Hervé Ndoba lui rappela que, «l’intégration des ressources humaines les plus qualifiées, aux fins d’assumer les tâches dévolues à la Banque centrale par les chefs d’État de la CEMAC, doit obéir à des impératifs alliant nécessairement mérite, égalité des chances, transparence et exigence permanente de compétence». Malheureusement, ces instructions et rappels n’ont pas freiné le gouverneur de la BEAC.
«Je voudrais regretter que vous n’ayez fourni aucune illustration des situations et exemples censés porter préjudice à l’image de la Banque, situation qui m’aurait permis de vous donner de plus amples explications sur de prétendus incidents qui auraient émaillé le déroulement de ce concours, qui au demeurant n’est pas encore arrivé à son terme», avait réagi le gouverneur de la BEAC, suite à la correspondance du PCA.