Dans l’affaire Martinez Zogo, Jean-Pierre Amougou Belinga, patron du groupe l’Anecdote, placé sous mandat de dépôt depuis le 4 mars à la prison principale de Yaoundé, répondra finalement du chef d’accusation de «complicité et de torture avec aide». Du côté de la direction générale de la Recherche extérieure (DGRE), le patron Maxime Léopold Eko Eko a été placé en détention, ainsi que le lieutenant-colonel Justin Danwé et plusieurs personnes soupçonnées d’avoir fait partie du commando qui aurait participé à l’assassinat de Martinez Zogo. Ils sont poursuivis pour «filature», «enlèvement» et «torture».
Selon l’article 97 du code pénal, est complice d’une infraction qualifiée crime ou délit, «celui qui provoque de quelque manière que ce soit à l’infraction ou donne des instructions pour la commettre». Question : quels sont les complices de Jean-Pierre Amougou Belinga ? Nommé juge d’instruction au Tribunal militaire de Yaoundé le 6 mars, il revient désormais au lieutenant-colonel Sikati II Kamwo de répondre à cette question.
Le rôle du juge d’instruction militaire est crucial dans les enquêtes concernant les infractions purement militaires, les infractions commises par des militaires en service, les infractions à la législation sur les armes à feu, les infractions commises par des militaires en temps de guerre, notamment. Après l’arrestation de l’inculpé, le juge d’instruction le rend attentif à ses droits, notamment à son droit de faire appel à un avocat et à son droit de garder le silence pendant l’interrogatoire. C’est également lui qui organise le travail de la police judiciaire, rassemble les pièces du dossier, mène les interrogatoires, délivre les mandats d’arrêt, ordonne les perquisitions, met les suspects en examen, et demande un placement en détention provisoire au juge des libertés et de la détention.
Dans le dossier de l’assassinat de Martinez Zogo, chef de chaîne de la radio Amplitudes FM, le lieutenant-colonel Sikati II Kamwo bénéficie d’une niche d’informations en la personne du chauffeur de la voiture ayant servi à l’enlèvement de l’animateur de l’émission «Embouteillages». L’homme s’est volontairement rendu au Tribunal militaire et aussitôt placé en détention provisoire. Affaire à suivre donc.