72 heures après la sortie médiatique du collectif des avocats de Jean Pierre Amougou Belinga, sous la conduite de Me Charles Tchoungang, la défense des ayants droit du journaliste Martinez Zogo est montée au créneau. Face aux professionnels de médias le 20 février à Yaoundé, Me Calvin Job, porte-parole, Me Félicité Esther Zeifman, et Me Abdoulbastoi Moudjahidi ont martelé que le plus grand vœu des ayants droit de Martinez Zogo est de voir commanditaires et exécutants du crime crapuleux du journaliste interpellés et jugés.
«La veuve de Martinez Zogo a fait l’objet d’agressions ces dernières semaines. Son véhicule a été endommagé. Elle a été filée par deux véhicules inconnus. Nous nous sommes rapprochés du secrétariat d’État à la Défense et de la délégation générale à la Sûreté nationale leur demandant de nous indiquer si les filatures dont elle faisait l’objet correspondaient à une mesure prise par les institutions pour assurer sa sécurité. Nous n’avons pas eu de réponse». Cette déclaration de Me Calvin Job décrit le quotidien de Diane Zogo, compagne du journaliste enlevé dans la nuit du 17 au 18 janvier à Yaoundé et dont le corps en décomposition avancée et copieusement mutilé a été retrouvé le 22 janvier à Ebogo III par Soa.
En dépit de la psychose entretenue par l’insécurité, Diane Zogo et la famille de Martinez Zogo attendent les conclusions de l’enquête, sans aucun esprit revanchard, assure maître Calvin Job : «Je n’ai pas en face de moi des gens qui crient vengeance et qui disent la clameur publique indique telle personne, il faut que telle personne soit interpellée. J’ai des gens qui sont épris de justice, qui veulent juste que les auteurs de ce crime crapuleux soient identifiés, soient interpellés et soient jugés. Voilà ce que la famille veut, rien d’autre.» Comme l’on pouvait s’y attendre, le porte-parole des avocats des ayants droit est revenu sur la sortie de Me Charles Tchoungang.
Le 17 février à Yaoundé, Me Charles Tchoungang a fait savoir que son client, Jean Pierre Amougou Belinga, a été entendu, pour la première fois, par les enquêteurs dans la nuit du 6 février et qu’il a nié toute implication dans l’assassinat de Martinez Zogo. Le patron du groupe l’Anecdote a néanmoins avoué connaître le lieutenant-colonel Justin Danwe. C’est ce haut responsable de la direction générale de la Recherche extérieure (DGRE), présenté comme le chef du commando a enlevé l’animateur, qui incrimine l’homme d’affaires. Me Charles Tchoungang est revenu sur les différentes confrontations entre son client et le directeur des opérations à la DGRE. Et, surtout sur ce qu’il a appelé «les multiples contradictions du lieutenant-colonel Justin Danwe», qui un temps aurait évoqué le ministre d’État, ministre de la Justice, Laurent Esso, comme le donneur d’ordre, pour se rétracter plus tard. Pour ensuite pointer un doigt accusateur sur le ministre des Finances, Louis Paul Motaze.
«Quand on voit un tel feu d’artifice de violation du secret de l’enquête, de violation du secret professionnel, la seule conclusion à laquelle on peut aboutir c’est qu’on est en face d’une défense jusqu’au-boutiste, qui perd pied. Quand on en arrive à de tels extrêmes, c’est qu’on ne sait plus par quels moyens se défendre», a conclu Me Calvin Job.