Cabral Libii, président national du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), n’envisage pas changer la date de la marche de ras-le-bol contre les délestages à répétition du 12 mars 2023 sur une des plus grandes artères de la ville de Yaoundé. Il affirme s’être déjà conformé aux exigences légales, en adressant une déclaration de manifestation publique au sous-préfet de l’arrondissement de Yaoundé V. Problème : le 12 mars 2023 est jour des élections sénatoriales, conformément à la convocation du collège électorale faite à travers le décret présidentiel du 13 janvier 2023.
Le 12 mars 2023, les conseillers régionaux et les conseillers municipaux sont convoqués au chef-lieu de chaque département afin d’élire 70 sénateurs, entre 8H et 18H. Le département du Mfoundi, dont la principale ville est Yaoundé, est donc concerné par les élections sénatoriales à venir. «Pourquoi devrait-on nous empêcher d’exprimer notre désarroi parce qu’il y a 11 mille personnes qui doivent voter dans des lieux bien précis ?», s’est interrogé Cabral Libii, dans une vidéo publiée sur ses pages digitales officielles.
Sur la réponse à cette préoccupation, les avis divergent. Si l’immense majorité des militants du PCRN et de l’opposition en général y sont favorables au regard des dommages subis, d’autres, par contre jouent la carte de la prudence. Un communicant du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) doute sérieusement que le sous-préfet de Yaoundé V prenne sur lui de signer un récépissé pour une telle marche.
« Il [le sous-préfet, ndlr] ne peut pas être en porte-à-faux avec la Constitution qui encadre les élections sénatoriales au Cameroun. Cette journée du 12 mars est spécifique », explique une source, qui rappelle en plus que généralement, quand il y a une élection le gouvernement tient toujours à faire régner le calme et la sérénité. Et il ne saurait donc en être autrement pour les élections sénatoriales du 12 mars 2023.