Décidément, la cocotte-minute péruvienne ne cesse de bouillir. Deux personnes sont mortes et cinq personnes au moins ont été blessées, le 11 décembre, lors de manifestations grandissantes contre la présidente du Pérou, Dina Boluarte, après l’arrestation de l’ancien président Pedro Castillo, destitué par le Parlement après avoir tenté de le dissoudre. Dina Boluarte avait été élue à ses côtés en juin 2021 en tant que vice-présidente et est issue, comme lui, du parti d’inspiration marxiste Pérou libre.
« Nous regrettons la mort de deux personnes et plusieurs blessés dans des affrontements. J’exhorte la population à rester calme », a déclaré le ministre de l’Intérieur, César Cervantes. « La vie d’aucun Péruvien ne mérite d’être sacrifiée pour des intérêts politiques. Je réitère mon appel au dialogue et à la renonciation à la violence », a aussi lancé la présidente sur Twitter. « J’ai décidé de prendre l’initiative d’un accord pour avancer les élections générales à avril 2024 », au lieu de 2026, a ajouté Dina Boluarte, dans un message télévisé à la nation, pour tenter de calmer les manifestants.
Les protestations se sont multipliées à travers le pays, ces derniers jours, notamment dans les villes du nord et des Andes, pour réclamer la libération de l’ancien chef de l’État et de nouvelles élections, appelant aussi à une grève nationale. À Lima, la capitale, entre 1 000 et 2 000 personnes ont manifesté le 11 décembre devant le Congrès aux cris de « Castillo tu n’es pas seul, le peuple te soutient » et en brandissant des pancartes accusant « Dina et le Congrès » d’être des « rats corrompus ». Ils ont été dispersés avec du gaz lacrymogène en début de soirée.