Cour d’apparat du palais royal de Foumban, dimanche 10 octobre. Le rite d’intronisation du nouveau monarque est à son paroxysme. « Nji Monchare », le premier des notables, présente officiellement le nouveau sultan-roi : « Peuple Bamoun, Peuple Bamun ! Voici votre roi ! ». Mohamed Nabil Nforifoum Mbombo Njoya, le 20e souverain de la dynastie fondée par Nchare Yen, est par la suite installé sur la chaise sacrée sous les acclamations des invités d’honneur venus d’horizons divers, élites et la population. Le roi est mort, vive le roi !
Mohamed Nabil Nforifoum Mbombo Njoya, 28 ans, officiait jusque-là responsable des affaires juridiques dans les services du gouverneur de la région du Sud. Premier fils né après l’intronisation de Mbombo Njoya, très proche de son père, Nabil a été élevé dans la tradition bamoun, scolarisé à l’école américaine de Yaoundé avant de faire des études aux Etats-Unis et à l’Ecole nationale d’administration et de la magistrature (Enam) au Cameroun. Administrateur civil comme son prédécesseur, Nabil Mbombo Njoya qui incarne beaucoup d’espoirs chez les deux millions d’âmes de la communauté Bamoun sera-t-il aussi influent que son père ?
« Monsieur Ibrahim Mbombo Njoya que j’ai personnellement connu, était un poche depuis de longues années. Issu d’une illustre lignée, il aura assumé de hautes et nombreuses fonctions diplomatiques et ministérielles. Il fût une autorité traditionnelle respectée et souvent consultée, pour sa longue et riche expérience des affaires publiques. En outre, le sultan Mbombo Njoya était un pssionné de sport et très attaché à sa culture. Il aura notamment été l’artisan de la relance du célèbre festival « Le Nguon ». Par ailleurs, il siégeait au bureau politique du Rassemblement démocratique du peuple camerounais, pour lequel il fût un miliatant fidèle et loyal », a témoigné le président Paul Biya, le 29 septembre, dans un message adressé à la famille du sultan-roi des Bamouns.
Nabil Mbombo Njoya, en revanche, n’a jamais milité dans un parti. Selon le biographe du défunt sultan, l’avantage d’une implication politicienne moindre du nouveau monarque est qu’il pourra se concentrer sur les affaires de son peuple et la défense de la culture et de la tradition.