Si les projecteurs sont, depuis le 8 octobre, braqués sur Soumaïla Cissé et Sophie Pétronin, deux Italiens font partie des otages libérés par une filiale du groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), principale alliance djihadiste du Sahel liée à Al-Qaïda et dirigée par le chef touareg malien Iyad Ag Ghaly. En annonçant que « la libération de ces personnalités enlevées par les filiales du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) a été obtenue grâce aux efforts conjugués », le gouvernement malien fait allusion à la synergie entre les services de renseignements, des forces armées et des « partenaires du Mali ».
Le prêtre italien Pier Luigi Maccalli, installé depuis onze ans au Niger, a été enlevé le 17 septembre 2018 par des hommes armés à son domicile de Bamoanga, au sud-ouest du Niger, proche de la frontière avec le Burkina Faso. Seule preuve de vie depuis son rapt, il est apparu pour la première fois dans une vidéo tournée en mars 2020, en compagnie d’un jeune compatriote, Nicola Chiacchio, a indiqué en avril un journal privé nigérien. Nicola Chiacchio, jusqu’alors inconnu, a par la suite été présenté par les médias italiens comme un touriste en voyage dans la région.
Quelques mois après la création du GSIM en mars 2017, cette alliance avait diffusé la première vidéo de Sophie Pétronin, 75 ans, enlevée le 24 décembre 2016 à Gao dans le nord du Mali, la montrant avec cinq autres étrangers enlevés au Mali et au Burkina Faso depuis 2011. « Sophie Pétronin est libre. Retenue en otage depuis près de 4 ans au Mali, sa libération est un immense soulagement. A sa famille, à ses proches, j’adresse un message de sympathie. Aux autorités maliennes, merci. Le combat contre le terrorisme au Sahel se poursuit », a écrit Emmanuel Macron, le président français, sur son compte Twitter, le 8 octobre.
Soumaïla Cissé, 70 ans, le président de l’Union pour la République et la démocratie (URD), chef de l’opposition parlementaire et deuxième à trois reprises de l’élection présidentielle, avait été kidnappé le 25 mars, alors qu’il était en campagne électorale pour les législatives dans son fief de Niafounké, dans la région de Tombouctou, au nord-ouest du Mali. Il se déplaçait avec une délégation d’une douzaine de personnes à bord de deux 4×4 quand le convoi a été attaqué par des hommes armés. Le garde du corps de Soumaïla Cissé avait été tué et deux autres membres de son entourage blessés. Bien que détenu, il avait été élu dès le premier tour des législatives. Dans ses premières déclarations publiques, le leader de l’URD a tenu à remercier les nouvelles autorités, issues du coup d’Etat militaire mené par le CNSP le 18 août. Le chef de l’opposition malienne, enfin libre, a salué la rapidité avec laquelle elles se sont engagées pour sa libération.
Contrairement à ces quatre, la missionnaire évangélique bâloise Béatrice Stockly, enlevée en janvier 2016 à Tombouctou, est toujours aux mains du GSIM, comme plusieurs autres otages étrangers. Le Département fédéral des affaires étrangères de la Suisse dit ne pas avoir été impliqué dans les négociations qui ont abouti à la libération des quatre otages.