Le 20 avril, N’Djamena avait rappelé son ambassadeur en raison d’une brouille sur la gestion des actifs pétroliers dans la région. Une semaine plus tard, le président de la République du Cameroun, Paul Biya, avait envoyé le ministre d’État, secrétaire général de la présidence chez le président tchadien, Mahamat Idriss Déby, pour détendre l’atmosphère. Et le 19 mai, deuxième étape d’un retour à la normale, une forte délégation menée par le secrétaire général de la présidence tchadienne s’est rendue à Yaoundé.
Gali Ngothé Gatta a rencontré son homologue camerounais Ferdinand Ngoh Ngoh, et les discussions des délégations ont permis de créer une «atmosphère sereine propice à la coopération» ont fait savoir les participants. «Nous voyons désormais dans la même direction» a ainsi déclaré le secrétaire général de la présidence tchadienne aux journalistes présents.
Un deuxième acte de la détente entre Yaoundé et N’Djamena : le 26 avril, c’est le Camerounais qui s’était rendu au Tchad, pour porter à Mahamat Idriss Déby un «message d’amitié et de fraternité» de la part du président Paul Biya. «Certaines incompréhensions ont été dissipées» avait-il ajouté en sortant du palais Toumaï.
Les relations entre les deux voisins s’étaient crispées à propos de l’actionnariat de l’entreprise qui gère la liaison des champs pétroliers tchadiens au port camerounais de Kribi. N’Djamena accusant des proches de la présidence camerounaise de soutenir la société britannique Savannah, avec laquelle le gouvernement tchadien se dispute les actifs de l’ancienne filiale d’ExxonMobil.
Le Tchad reprochait également au Cameroun de trainer des pieds pour répondre à la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) qu’il ne s’opposait pas au rachat des parts du Malaisien Petronas, ce que Yaoundé a fini par faire. Et c’est fort d’un avis favorable du conseil communautaire à la concurrence que Gali Ngothé Gatta s’est envolé pour Kuala Lumpur après son passage au Cameroun.