Le président des États-Unis, Joe Biden, a été interrogé dans le cadre de l’enquête sur une série de documents officiels confidentiels trouvés dans un ancien bureau ainsi que dans sa maison familiale, a fait savoir la Maison Blanche le 9 octobre. L’interrogatoire, qualifié de «volontaire», s’est déroulé les 8 et 9 octobre selon l’exécutif américain, qui fait savoir que «le président et la Maison Blanche coopèrent» avec l’enquête, menée par un procureur spécial. Il s’agit de Robert Hur, ancien procureur du Maryland et ex-cadre du ministère, également passé par le privé.
«Comme nous l’avons dit depuis le début, le président et la Maison blanche coopèrent à l’enquête, et, quand cela a été approprié, nous avons fourni publiquement des informations pertinentes», a déclaré Ian Sams, porte parole de la Maison Blanche, soulignant la volonté de l’administration d’être «transparente» tout en protégeant l’intégrité de l’enquête. Fin 2022, une série de documents confidentiels, dont le nombre exact et la teneur restent inconnus, avaient été trouvés soit dans un bureau qu’occupait Joe Biden dans un cercle de réflexion de Washington, soit dans sa maison de Wilmington dans le Delaware, sur la cote est des États-Unis. Ces documents remontent à la vice-présidence du démocrate (2009-2017) et à ses trois décennies au Sénat, au cours desquelles il s’est beaucoup occupé de politique étrangère.
Selon les règles gouvernementales, l’accès aux documents classifiés est limité aux personnes accréditées et les éléments doivent être gardés dans des armoires sécurisées. Selon la loi sur les archives présidentielles (Presidential Records Act), les documents officiels, classifiés ou non, doivent par ailleurs être déposés aux Archives nationales après le départ d’une administration.
L’administration du président démocrate avait confirmé qu’un «petit nombre de documents classés confidentiels», environ une dizaine, avaient été retrouvés dans un «placard fermé à clé» au Penn Biden Center, un cercle de réflexion où Joe Biden avait autrefois un bureau. Ces découvertes avaient plongé la Maison Blanche dans l’embarras car elles évoquent une affaire d’archives officielles emportées en grand nombre en Floride par l’ancien président républicain Donald Trump.
Plusieurs membres du Parti républicain n’ont pas tardé à tracer un parallèle avec les faits reprochés à Donald Trump, qui en détenait de pleins cartons à sa résidence de Floride, et se sont indignés des différences de traitement de la part des forces de l’ordre, qu’ils accusent de faire deux poids deux mesures. Dans les deux cas, la détention de ces documents est donc illégale, quel que soit leur nombre, leur contenu et les conditions dans lesquelles ils étaient entreposés. Mais conserver et déplacer des documents classés n’est généralement jugé passable de poursuites que s’il s’agit d’une démarche intentionnelle, notamment s’il y a eu volonté de dissimulation.