«La marine nationale a fait un usage efficace de ses navires, comme en témoignent les succès enregistrés dans la lutte contre les vols de ressources, les opérations de lutte contre la drogue et la piraterie», a confié le président de la République fédérale du Nigeria, Muhammadu Buhari, commandant en chef des armées. La parade présidée le 22 mai à l’arsenal naval de Lagos était la dernière organisée par la marine nigériane en l’honneur du président sortant, qui cèdera les clés de la villa présidentielle à Bola Tinubu le 29 mai prochain après huit ans de mandat. Désormais, les Nigérians dressent le bilan des années Buhari.
Le président Muhammadu Buhari laisse en héritage un bilan mitigé marquée par des rivalités ethniques attisées par la récente campagne présidentielle et une économie qui peine toujours à se remettre de l’impact de la pandémie de COVID-19. Huit ans après son arrivée au pouvoir, l’inflation a augmenté de 13 %, la dette intérieure n’a jamais été aussi élevée, atteignant 77 000 milliards de nairas, soit près de 168 milliards de dollars, et le pays d’Afrique de l’Ouest a perdu 14 places sur l’indice de perception de la corruption de Transparency International, se classant 150e sur 180 en 2022.
Les activités des terroristes d’Ansaru, des bergers, des bandits, des kidnappeurs et des tireurs inconnus ont entraîné la mort de milliers de personnes sous le mandat de Buhari. La majorité est toujours convaincue que sa gestion de la menace des bergers et des bandits a rendu le pays plus dangereux qu’il ne l’était au départ. En fait, plusieurs rapports indiquent que le Nigeria a connu plus de morts sous l’administration de Buhari que sous les régimes civils précédents depuis 1999.
Les données recueillies par le Nigeria Security Tracker (NST) montrent que pas moins de 54 948 000 décès inutiles ont été enregistrés au mois de mai de l’année dernière. Une ventilation montre qu’en moyenne 21 personnes ont été tuées chaque jour à partir de 2022. Rien qu’au cours des quatre premières années de son mandat, 25 794 personnes auraient été tuées dans diverses attaques, selon un autre rapport de Premium Times.
Au cours du seul premier trimestre de cette année, Nigeria Mourn, une organisation de suivi des incidents violents, a rapporté que pas moins de 1 151 civils et 79 agents de sécurité ont été tués. Le dernier rapport de l’indice mondial du terrorisme (Global Terrorism Index) montre que le Nigeria est passé de la quatrième position en 2022 à la huitième position.