Dans son programme des «Grandes ambitions», le président Paul Biya prescrivait déjà au gouvernement cette couverture sanitaire universelle, lorsqu’il a instruit en 2001 d’œuvrer pour que soit mis en place «un dispositif d’assistance médicale qui ne laisserait aucun camerounais sans soins, quels que soient ses moyens». Il déclarait alors : «aussi longtemps qu’un Camerounais ne mangera pas à sa faim, qu’il n’aura pas accès à l’éducation, qu’il ne recevra pas les soins de santé auxquels il a droit, notre tâche ne sera pas achevée».
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la Couverture santé universelle (CSU) consiste à veiller à ce que l’ensemble de la population ait accès aux services
préventifs, curatifs, palliatifs, de réadaptation et de promotion de la santé dont elle a besoin et à ce que ces services soient de qualité suffisante pour être efficaces sans que leur coût n’entraine des difficultés financières pour les usagers.
Au Cameroun, la CSU repose sur quatre principes directeurs. Promo, universalité : tout le monde, sans exception est concerné. Secundo, solidarité nationale : soutien mutuel entre toutes les couches sociales de la population. Tertio, responsabilité générale de l’État : l’État comme garant de la santé de toute la population. Quarto, affiliation obligatoire : participation de tout le monde.
La première phase de la CSU lancée le 12 avril à Mandjou par Bertoua, région de l’Est, par Manaouda Malachie, ministre de la Santé publique (Minsanté), concerne les soins et services d’ordre préventifs et promotionnels et englobe la vaccination, la nutrition et les interventions de santé communautaire. Pour ce qui est des soins et services curatifs, ils concernent la consultation des enfants de 0 à 5 ans qui bénéficieront de la prise en charge du paludisme simple et grave ; les femmes enceintes dans les régions du septentrion, du Sud et de l’Est et leurs nouveaux nés jusqu’à 42 jours ne seront pas en reste. Les personnes qui souffrent de tuberculose, d’insuffisance rénale, de VIH, d’onchocercose sont également incluses. Illustration : la prise en charge des insuffisances rénales grâce à la CSU, pour un patient qui fait 3 séances de dialyse par semaine, passe de 72 000 F par à 15 000 !
«C’est le point départ d’une grande réforme dans le secteur de la santé et cela devrait profondément transformer l’accès aux soins et services de santé et améliorer la qualité de leur offre. La mise en œuvre de la phase 1 de la CSU appelle à une mobilisation multisectorielle et multi acteurs», a confié le Minsanté. Toute personne vivant au Cameroun peut désormais s’enrôler dans les formations sanitaires. Sur téléphone, le processus tient en six étapes, dont la première consiste à télécharger et installer l’application CameroonHealthCoverage.