Cinquante ans après l’indépendance, le quai jadis dédié uniquement à l’exploitation du bois, le terminal bois du port autonome de Douala (PAD) dispose désormais d’un quai polyvalent capable d’accueillir plusieurs types de navires. La reconstruction de cette infrastructure, sur fonds propres du PAD, pour un montant de 10 milliards de F, ont permis le passage d’un quai d’accostage initial de 150 m de longueur à un quai polyvalent de 217 m linéaires de longueur, avec en plus, un retour de 10 m vers le nord ; le passage de 4 à 13 tonnes par m2 de charge utile sur la plateforme de travail ; le remplacement de la chaussée en pavés autobloquants par une chaussée rigide en béton armé ; le passage de 4 m à 5 m de tirant d’eau ; la conception d’un système d’assainissement. Pour la première fois depuis les indépendances, l’ancien gestionnaire devenu concessionnaire, lequel a pris le nom de Terminal bois du port de Douala (TBPD) doit désormais respecter un cahier de charges qui l’oblige à investir à partir de cette année 2023.
Le PAD attend désormais du concessionnaire 100 millions de F au titre du ticket d’entrée. Les redevances fixes sont de 1 976 F∕m2 contre 1 630 F∕m2 actuellement, pour une superficie évaluée à 28 ha, soit 560 millions de F∕an. Le PAD percevra également 2,5% du chiffre d’affaires contre 75 F∕m3 de bois embarqué. La redevance marchandises est évaluée à 1 200 F∕m3 de bois embarqué. Les pénalités de stationnement seront partagées à part égale entre le PAD et la TBPD.
Au terme de la convention de 15 ans, le PAD gagnera, hors redevance sur la marchandise, 13,56 milliards de F, l’État du Cameroun 29,5 milliards de F et le concessionnaire 10,28 milliards de F. Le PAD, avec l’appui du gouvernement de la République, fait ainsi plier le groupe Bolloré qui gérait ce pan d’activités sans partage. « Avec le passage en concession, le Cameroun reprend ainsi le contrôle d’une autre activité du PAD qui lui échappait depuis plus d’un siècle et qui était contrôlée par les Français avant les indépendances», confie Cyrus Ngo’o, directeur général du PAD.